Médiathèque OCP - YOUSSOUFIA
Maitrise d’ouvrage
OCP
(Office Chérifiens des Phosphates)
Surface
0,8 ha
Montant travaux
10 M Dirhams
Equipe
YBA (Yachar BOUHAYA)
Etudes
2019-2020
Réalisation
2021 / 2022
Crédit photo
/
La médiathèque sur son territoire
Ville nouvelle, créée à partir des années 30, Youssoufia est constituée de quatre entités formant son territoire :
La ville haute (le parc habité) : Elle est constituée d’équipements sportifs silencieux (piscine, tennis, …) et culturels, et de villas de cadre. Cette partie de la ville reprend la forme organique de la colline existante, et suit les courbes de niveau. Les amples parcelles d’habitation donnent la sensation d’une cité peu dense et de parc habité.
La ville basse (la cité jardin) : Située au nord de la ville haute, elle accueille l’hébergement du personnel non cadre, commerces, administrations, stade de sport, poste, gare, mairie, bibliothèque, salles des fêtes,… tout en privilégiant la nature dans la ville. Elle est installée en trame sur un terrain plat et les parcelles d’habitation bien que plus réduites, laissent une large place au jardin. Caractéristique de la ville hygiéniste, la cité jardin privilégie les circulations douces, larges trottoirs, venelles et impasses, qui limitent le voisinage des véhicules.
La mine : Vitrine du groupe industriel, le site de production est en transformation continue et se déplace au fur et à mesure de l’extraction, remodelant ainsi continuellement le paysage Est de Youssoufia.
Le grand paysage : le haut de la cité, situé 20 mètres au dessus du niveau général de la ville, bénéficie d’une vue au Nord-Est vers la mine, au Nord sur la cité jardin, au Nord-Ouest sur la voie centrale et au Sud vers le plateau du Gantours.
La médiathèque est implantée sur le bord de la R201, parallèle à l’axe Est-Ouest (avenue Mohamed V) reliant la gare au siège d’exploitation de l’OCP. Elle est implantée au cœur de la cité jardin et accompagne les différents équipements de proximité existant : jardin linéaire Sebâa, salle des Fêtes, Cercle, économat, bibliothèque, siège des œuvres sociales et siège du syndicat. Grande pièce urbaine de 7 000 m2, elle participe du système de venelles du quartier et les piétons peuvent la traverser pour aller des zones d’habitation du Nord vers le jardin Sebâa et l’économat. Les limites visent à s’effacer, ainsi sur les côtés Nord et Est, un saut du loup clôture physiquement le jardin tandis que la vue file sous le boisement sur l’ensemble du site. Cet effacement des limites physiques donne la sensation d’un équipement de quartier extrêmement ouvert et perméable.
L’entrée principale du bâtiment s’installe côté Ouest sur une ruelle paisible. Un seuil d’entrée traité en dalle de béton préfabriqué s’élargit au niveau des portes d’accès. Un parking de 43 unités s’installe le long de cette ruelle. Une entrée secondaire dessert la rue intérieure du bâtiment et rend l’équipement perméable et traversable, à l’image des venelles. Là aussi, un parking de 27 unités permet de se garer tranquillement. Un troisième accès, le long de la R201 permet d’entrer dans le bâtiment par le jardin. Sur cette façade, le trottoir s’élargit et laisse place à un parvis qui met en recul le bâtiment et valorise la profondeur du jardin.
La médiathèque comme pinède et poumon vert de la cité jardin
A l’image du club de sport à proximité (le Clos Ville), largement planté de Pins, le projet propose de recréer une pinède composés de Pins d’Alep (Pinus halepensis) accompagnés par quelques Cyprès (Cupressus sempervirens) et Grevillea (Grevillea robusta) afin de lui apporter plus de biodiversité. Une strate basse d’arbustes méditerranéens (Dodonea, Myoporum, Laurus, Cystus, Myrthus, …) s’installe sur le périmètre en pieds de bâtiments et dans le saut du loup, tandis que des nappes de graminées et vivaces recouvrent les parties les plus ensoleillées. L’ensemble des espèces est parfaitement adapté au climat de la région et ne nécessite que peu d’entretien et d’arrosage. Au sol, des dalles en béton préfabriqué créent des cheminements aléatoires dans ce grand tapis végétal. Les visiteurs peuvent ainsi s’immiscer au plus près des plantes tout en ayant un parcours confortable vers l’entrée du bâtiment. Dans la trame de sol, sous l’ombre des arbres, des bancs monolithiques en béton préfabriqué invitent au repos. Une petite place, destinée à accueillir de petits évènements, ponctue le parcours et une terrasse permet aux usagers de la cafétéria de s’installer en extérieur. Des bornes horizontales en pierre de Taza taillée permettent de baliser les cheminements avec un éclairage doux et rasant. Des spots encastrés proposent un éclairage d’ambiance sur les troncs et les houppiers des arbres.
Les patios comme puits de "lumière humide"
Nécessaire à l’éclairage du bâtiment, différents patios ponctuent les circulations du rez-de-chaussée et permettent d’intégrer une végétation plus tropicale et adaptée à un milieu plus ombragé. Les surfaces étant réduites des plantations nécessitant plus d’arrosage sont proposées pour apporter un contraste avec le vocabulaire méditerranéen du jardin extérieur. Ces patios participent aussi à rafraîchir et ventiles le bâtiment Un éclairage d’ambiance sous forme de spots encastrés met en valeur la luxuriance de ces parterres de plantes tropicales installés sous une multitude de palmiers.